Forge et
Coutellerie
par Gérard HEUTTE
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Entretien des couteaux
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Que faire pour que les couteaux restent en bon état pendant longtemps ?
Cet page est conçue pour l'entretien des couteaux que je fabrique, mais la
majorité des conseils sont d'ordre général.
En préambule : Pas de lave-vaisselle !
Bois
Le bois brut est un matériau assez délicat. C'est pourquoi je le traite à
l'huile de lin. Il supporte ainsi l'humidité...
Un manche ainsi traité ne nécessite pas d'entretien particulier. Il va se patiner avec
le temps et surtout l'usage.
On pourra le "raviver" en le frottant légèrement avec de la paille
de fer ultra-fine.
Corne
Je n'utilise pas beaucoup la corne car elle est très fragile et vieillit mal. Les vieux
couteaux avec les manches en corne ont souvent des problèmes d'ajustement car la corne
"travaille"...
Pour l'entretien, pas grand chose à faire à part éviter l'eau et la chaleur.
Et surtout, pas de lave-vaisselle !
Laiton
Le laiton ne nécessite pas d'entretien particulier. Il a cependant tendance à
s'oxyder en surface et à perdre son brillant. Pas d'autre inconvénient que
l'esthétique.
Si besoin, un petit coup de paille de fer ultra-fine lui redonne son brillant.
Acier
Je n'utilise quasiment pas d'acier inoxydable. En conséquence, presque toutes mes lames sont
susceptibles de rouiller ! Mais pas de panique, ce n'est pas une issue obligatoire !
Une lame dont on se sert finit par se patiner. Elle perd son brillant et se colorie en
gris avec parfois des reflets bleuâtres ou jaunâtres. C'est en fait une
légère oxydation de surface qui va ensuite protéger la lame.
Après usage, nettoyer le couteau et surtout l'essuyer pour le sécher.
Si un couteau ne doit pas servir pendant longtemps, le sortir de son étui et enduire
la lame d'huile d'amande douce ou de Ballistol.
Affilage
L'affilage fait partie de l'entretien normal d'un couteau.
On trouve dans ce domaine des produits très variés. Peut-être même
trop !
Pour ma part, j'utilise une pierre naturelle : La pierre de Coticule.
Elle existe en deux grains que l'on peut distinguer par la couleur de la pierre :
La pierre avec le grain le plus gros est dite bleue, bien qu'elle soit grise. C'est celle
de gauche sur la photo ci-dessous. Celle avec le grain fin (à droite) est
blanc cassé (genre coquille d'oeuf).
Ce type de pierre s'utilise à
l'eau. On pose la pierre à plat. On l'humidifie. L'affilage se fait comme si
on voulait couper une fine tranche de pierre. Il faut veiller à conserver un angle constant,
ce qui demande une certaine habitude. A l'utilisation, le dessus de la pierre se couvre d'une sorte
de boue (eau et grains de la pierre). C'est ce mélange qui est abrasif, il faut donc le
conserver.
Ci-dessous, le mouvement pour l'affilage :
L'angle entre la lame et la pierre est généralement de 20°. Pour des lames fines
et très tranchantes, on pourra utiliser un angle un peu inférieur (17°). Pour
des lames destinées à des coupes frappées (machette), on utilisera un
angle légèrement supérieur (23°). Pour visualiser ces angles, on
pourra réaliser des gabarits en bois ou plexiglas...
Après avoir travaillé les deux faces, il faut tester le tranchant. Le plus simple,
illustré ci-contre est de tester la lame sur le dos d'un ongle.
Tant que la lame glisse, il faut continuer l'opération.
Si l'usage de la pierre ne suffit pas, c'est que le fil est à refaire. Mais ce n'est plus
de l'entretien !
Cuir
Mes étuis en cuir sont généralement cirés. Il suffit donc de temps
en temps de leur appliquer du cirage (extérieur et intérieur).
J'utilise du cirage incolore naturel, à base de cire d'abeille.
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