Forge et
Coutellerie
par Gérard HEUTTE Accueil
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La finalité du couteau
Destination
Au risque de paraître catégorique, je dirai qu'il y a deux sortes de couteaux :
- Les couteaux qui ne verront jamais autre chose qu'une vitrine et qui ne couperont quasiment jamais rien !
- Les couteaux "utilitaires" qui accompliront avec succès les travaux souhaités par l'utilisateur.

Le premier type de couteau (souvent qualifié de couteau d'art) mettra en avant l'esthétique, le choix des matériaux. En revanche, design et fonctionnalité ne seront pas des critères majeurs. Certains couteaux de ce type sont tellement chers qu'ils se rappochent plus du bijou que du couteau ! Un tel couteau ne doit surtout rien couper qui puisse abîmer sa jolie lame.

Le second type de couteau sera résolument fonctionnel. Le design sera effectué en fonction de l'utilisation envisagée. L'aspect utilitaire n'empêche pas le choix de matériaux de qualité, même s'ils ne sont pas "nobles". L'esthétique n'est pas à négliger ; L'utile peut être beau.

Comme il faut bien se mouiller à un moment, je vous rappelerai la définition du couteau dans le "Petit Robert", à savoir : " Instrument tranchant servant à couper, composé d'une lame et d'un manche ". Je suis donc franchement orienté vers le deuxième type de couteau !
De plus, comment juger de la qualité du travail effectué sur un couteau qui ne sert jamais ?
En résumé : Un couteau sert à couper !
Conception et réalisation
La conception d'un couteau commence par une étude de son utilisation. Il n'y a pas de couteau universel !

Parmi les points à déterminer, on trouvera :
- Choix du type de couteau : Droit ou pliant
- Choix du montage. Pour un couteau droit : Plate-semelle, soie cachée, soie traversante. Pour un couteau pliant : Friction, pompe, cran forcé, liner-lock...
- Taille et forme de la lame.
- Taille et forme du manche.
- Bien penser aux aspects confort (prise en main) et sécurité (protection de la main et/ou blocage de la lame)
- Choix de l'acier.
- Choix des matériaux du manche.

Et pour tous ces points, va intervenir un facteur majeur : Le coté artistique et harmonieux. La technique est une chose indispensable, mais ce n'est pas uniquement elle qui fera "LE" couteau au final. L'esprit dans lequel on fait le couteau est primordial ! Il faut penser à ce que pourrait ressentir son possesseur en le prenant en main...
Légalité
Le port d'un couteau sur le territoire français peut être source de problèmes. En effet, le peu que je connais de la législation associée laisse apparaître un certain flou voire un flou certain !
Il semblerait cependant qu'un couteau pliant sans système d'ouverture assisté et sans mécanisme de verrouillage puisse être porté... Mais tout est soumis à interprétation, même par les Forces de l'Ordre. Au cas où, il serait sage de se limiter à une lame assez courte.
Par contre, les couteaux droits, couteaux à pompe, couteaux automatiques et liner-lock sont prohibés.
En résumé : Les (petits) piémontais, deux clous, crans forcés sont (à priori) autorisés. Tout le reste est interdit !!!
Etat d'esprit
Bien au delà du statut légal de professionnel, un amateur se doit de travailler dans un état d'esprit guidé par plusieurs objectifs :
- Réaliser de bons produits. Il faut en permanence optimiser toutes les étapes de la conception et de la fabrication.
- Tester ce que l'on fait. Il faut laisser le minimum de place au hasard et utiliser des instruments de mesure (dureté).
- Travailler avec méthode par expérimentation avec contrôle (dureté, grain). Prendre des notes pour faire des synthèses.
- Progresser, aussi bien en théorie qu'au niveau pratique.
- Se faire un style personnel (pas facile) ou au moins travailler sur l'harmonie des couteaux.

Ne pas faire une chose que l'on ne comprend pas et comprendre ce que l'on fait.

N'oublions pas les définitions du "Petit Robert" pour le mot Amateur :
(1) " Personne qui aime, cultive, recherche (certaines choses) "
(2) " Personne qui cultive un art, une science, pour son seul plaisir (et non par profession) "
Et sa version "péjorative" :
(3) " Personne qui exerce une activité de façon négligente ou fantaisiste " Ce qui ne concerne aucun coutelier ! Statut
En France, il est difficile d'exercer la coutellerie en amateur ou à temps partiel. Il faut être en règle avec moult organismes (urssaf, fisc et d'autres...).
Donc pour un amateur, il est difficile de vendre en toute légalité ! Mes amis sont assez contents de cela puisqu'ils héritent de mes modestes oeuvres.

Le plus simple, sans être professionnel, est d'adopter un des deux statuts suivants :
- Micro-entreprise.
- Auto-entrepreneur (depuis 2009).